Le goût du sable est totalement présent dans ma bouche. C'est de ma faute, je ne suis pas assez bon cavalier, donc je mange la poussière ! Je n'ai qu'à faire des efforts et être meilleur que ça. "Debout et remonte !" Mon père à une voix tellement calme qu'il me fait peur ! C'est fou, qui pourrait dire qu'une voix calme fait peur ? Je me redresse sur mes jambes, je ne prends même pas la peine de secouer mon jean avant d'attraper la rêne de la bride de mon cheval et je remonte sur son dos avec une aisance notable. "Aller galop et tu me passe autour de ces tonneaux en restant sur le dos de ce cheval !" Mon père se tien droit au centre de la carrière et il me suit du regard, une cigarette au bout des lèvres. D'un claquement de langue accompagné de mes jambes, je lance ma monture au galop et je la dirige droit vers les tonneaux et cette fois lorsqu'elle essaie de me désarçonner, je m'accroche au pommeau et je tiens bon. Je passe les trois barils sur le dos de ma monture. Je trotte autour de mon père. "Recommence." Je soupire silencieusement, car s'il m'entend, se sera pire. Je lance ma monture une nouvelle fois au galop. Mon cheval semble s'être enfin calmé. Je passe les trois barils tranquillement et sur le dernier, mon cheval part en coup de cul et j'ai beau maintenir le pommeau, il m'envoie libéralement voler dans la barrière. Le goût du sang se mêle au sable. J'entends un crie dans mon dos alors que je me redresse. "Mon chéri !! Ça va ?" Ma mère me redresse et pour le coup, j'ai un vertige, car elle va trop vite pour moi. "Clifton tu dépasses les bornes avec-lui !" J'entends mon père de raclé la gorge. "Mais non, ce n'est rien ! Regard il n'a rien." Ma mère soulève mon menton avec sa main je la vois enfin penché sur moi, le visage blanc d'inquiétude. "Mais il saigne !" Je retire mon visage de la main de ma mère et je recule. "Ça va maman !" Dis-je énervé qu'elle me materne autant. "Toi vois, pas de quoi en faire un plat." Ma mère se redresse et se retourne vers mon père, furieuse. "Il n'empêche que cette leçon d'équitation est terminé pour aujourd'hui !" C'est à mon père de soupirer cette fois-ci. "Tu sais très bien qu'il faut qu'il apprenne à la dure, ce n'est pas un monde de bisounours, il va lui falloir du caractère !" Elle croise les bras sur la poitrine. "C'est terminer pour aujourd'hui !" Dit-elle très calme. Il tourne les yeux vers moi. "Rattrape ton cheval, desselle et sors le puis va prendre une douche, tu es couvert de sable." Il tourne alors le dos et s'en va, tendis que je n'adresse pas un regard à ma mère et je vais récupérer mon cheval.


Je ne sais pas ce qui m'a procuré le plus de plaisir. Est-ce lorsque mon point a percuté son nez, ou lorsque ce dernier c'est cassé sous le coup et c'est mis à saigner. Bon ok, fallait avouer que malgré ça, il avais de la repartie le bonhomme, car au lieu de se stopper, il avait enchaîné jusqu'à m'éclater l'arcade sourcilière et je pouvais aussi sentir mon oeil gonflé au fil des secondes. Je ne suis pas peu fière de moi, lorsque je réussis à le mettre dos à terre. Je fonds sur lui en foudroyant son visage d'un nouveau coup de point en plein sur sa joue. Il étouffe un cri. Il pose ses mains sur les mains pour empêcher le prochain coup. Un gout de fer grandit sur ma langue. Nous sommes déjà dans un sacré état lorsqu'enfin on nous sépare. Je crache par terre le sang qui s'accumule dans ma bouche. Je n'oppose pas de résistance. "C'est ça retourne dans les bras de ta boniche de mère !" Je me retourne brusquement, la haine m'envahis à nouveau, je tente de fondre une nouvelle fois sur lui pour lui faire fermer son claque merde, mais des bras me retiennent et de son côté c'est la même chose. Un jour, il n'y aura plus personne pour me retenir de lui refaire le portait à celui-là ! Évidemment, mon père a été convoqué et comme c'est la cinquième fois ce mois-ci, je suis exclu pour trois jours ! Mais j'ai la satisfaction de savoir, que lui aussi il a morflé et qu'il est exclus aussi, puisque c'est la cinquième fois avec lui. La porte s'ouvre et je lève le vissage, accompagnant mon mouvement de la main qui tient la poche de glace contre mon œil. C'est mon père. Il reste dans l'embrasure en soupirant, l'air grave. Il entre finalement en fermant derrière lui. "Bon c'est quoi cette fois ?" Me dit-il en s'approchant de moi, les mains dans les poches. Je reste assis et lève mon unique œil sur lui. "McCalaway..." Son visage se détends légèrement. "Tu verrais sa gueule, il est pire que moi, j'lui es cassé le nez !" Mon père se met franchement à sourire. "Tu as plutôt intérêt, quitte à te battre avec l'ennemi autant gagner !" Je me lève pour le suivre et nous marchons côte à côte dans les couloirs de l'université. "Tu vas devoir t'expliquer auprès de ta mère." Je souris. "C'est justement pour elle que je me suis battu, ce fils de" Je suspends ma phrase pour ne pas lâcher un truc comme lui. "Bref, il a insulté maman !" Il passe alors son bras autour de mes épaules. "Je suis fière de toi mon fils, mais ne le répète surtout pas à ta mère !" Je lève l’œil sur lui et lui fait un sourire en coin.


Aujourd'hui était une journée parmi temps d'autre. Le soleil était au rendez-vous, comme chaque printemps après tout. C'est aussi ça que j'aimais à Dallas, il faisait bon tous les jours sauf trois mois dans l'année. Qu'est-ce que c'était que trois mois, pour les neufs autres mois ensoleillé ? Pas grand-chose ! J'étais sur le dos de mon cheval prêt à emmener les vaches sur la parcelle Sud pour l'après-midi, lorsque je croisais ma mère qui elle était à pied. En me voyant, elle se stoppait. "Andy mon chéri !" Je faisais arrêter mon cheval juste à côté d'elle. "Maman !" Je me penchais sur ma selle pour déposer une bise sur la joue qu'elle me tendait. "Dis-moi mon chéri, lorsque tu auras emmené les vaches et que tu serras revenu, tu pourras venir me voir à la maison ? J'ai quelque chose à te montrer !" Je haussais un sourcil sous la surprise d'une tel requête. Quel coup elle préparait encore ? "Je ne suis là que dans une heure, je vais sur la parcelle Sud !" Elle me sourit, ravie, comme si j'avais déjà accepté sa demande. "Ce n'est pas grave mon chéri, je t'attendrais !" Je la saluts d'un signe de tête et je serre les talons pour faire avancer mon cheval jusqu'à ce qu'il trotte pour rattraper les vaches. Je passe au milieu d'elles et je siffle mon chien lorsque je le vois enfin. Il vient se placer à côté de mon cheval en me regardant et en tirant la langue. "Derrière Lucky !" Le chien obtempère aussitôt et je le suis du regard en me retournant sur ma selle pour le voir se positionner à la fin du troupeau, histoire de faire avancer les retardatrices. Je souris tout en me repositionnant sur ma selle. Ce chien est une merveille ! Lorsque je vois enfin la parcelle Sud, je presse mon cheval pour arriver avant les vaches et avec mes aides, j'ouvre la barrière sans même descendre de son dos. J'attends que Lucky et finit de toutes les faire entrer avant de refermer la barrière et prendre le chemin du retour. Sur le chemin mes pensées se tournent de nouveau sur ma mère qui veut que je la retrouve une fois rentré. Généralement ce genre de demain n'est pas vraiment bon signe...Mais avec elle, je m'attends à tout ! Une fois à l'écrire, je desselle mon cheval et je le remets dans son paddock. Mon chien marche à mes pieds jusqu'aux escaliers menant à la maison, là il se couche sagement et je sais qu'il restera là jusqu'à ce que je ressorte. Je traverse le couloir qui mène à la cuisine. Lorsque je passe devant le salon, mon regard croise celui d'une jeune brune. Je me stops et j'entre intrigué. "Bonjour !" Dis-je en premier la voyant visiblement timide. "Bonjour !" Dit-elle finalement. Je ne la quitte pas du regard tout en contournant le canapé pour aller me chercher une pomme sur la table. "Vous êtes ?" Dis-je avant de mordre dans la pomme. "Céline, Céline Thompson !" Elle me sourit timidement et rougit complètement lorsque mes yeux la détaille de haut en bas sans prendre la peine d'être discret. Je lâche un Hum sonore tout en croquant une nouvelle fois dans ma pomme. "Je vois que vous avez déjà fait connaissance ! C'est parfait !" Je lève les yeux sur ma mère qui viens de faire irruption dans le salon et part s'asseoir dans le canapé, suivis de la fameuse Céline qui s'assoit sur le même canapé, mais garde tout de même ses distances. Je m'accoude au dossier du fauteuil devant moi tout en continuant de manger ma pomme alors que je regarde intensément ma mère. Je le savais qu'elle préparait quelque chose et mon petit doigt m'avais bien soufflé l'idée que ce serais encore l'une de ses rencontres organisé pour me caser. "Et bien, Andy, tu n'as pas de question à lui poser ?" Je croque une nouvelle fois dans ma pomme tendis que mon regard se pose sur Céline, qui elle, regarde ses chaussures. "Qu'elle est ta position préfère au lit ?" Dis-je d'une façon très naturelle. Elle releva les yeux sur moi aussitôt l'air choqué et ma mère aussi d'ailleurs. "Andy !"Sur son froncement de sourcils, je hausse les épaules. "Je...Je suis vierge, Monsieur." Je me redresse et termine ma pomme ne laissant que le trognon. "Nan, pas intéressé désoler. Next !" Je fais le tour du fauteuil et je travers la pièce pour quitter la maison. "Andy !" J'entends ma mère se lever et me suivre jusqu'à la porte d'entrer. "Quoi ?" Dis-je en m'accoudant à la porte pour lui faire face. "Il va bien falloir que tu en choisisses une, un jour ! Tu ne vas pas rester toute ta vie célibataire, j'aimerais voir mes petits enfants gambader dans le jardin avant d'être en fauteuil roulant !" Je soupire. "Certes, mais laisse-moi choisir par moi-même plutôt que de m'imposer tes choix, ça viendra quand ça viendra ! Et tu as le temps avant d'être en fauteuil roulant, donc j'ai aussi le temps avant d'avoir des enfants." Je dépose un baiser sur sa joue avant de finalement sortir de la maison. Un sourire en coin ce dessine sur mes lèvres lorsque je vois Céline à la fenêtre qui m'observe m'éloigner avec mon chien. Je lui fais alors un clin d’œil et elle s'empourpre aussitôt. Trop timide pour moi, aucun regret !