1999 Je préparais mon équipement de hockey pour le match de ce soir. Mon sac d'entraînement sur le lit, je plaçais le tout bien plié à l'intérieur. À côté de mon sac se trouvait un costume, mais pas celui de mon équipe. En fait, c'était un tuxedo qui n'attendait que moi. Mon père avait une soirée importante ce soir et voulait que j'y sois présent. Bien entendu, il était hors de question que je râte un match. Je devais donc m'attendre au pire de la part de mon père. Effectivement, cela ne prit pas de temps avec qu'il entre dans ma chambre vêtue de son joli costard. Réalisant que contrairement à lui, je n'étais pas prêt, il fronça les sourcils - comme il avait tant l'habitude de faire. « Tu peux m'expliquer pourquoi tu n'es toujours pas habillé ? Joanna n'a pas pris la peine de poser ton costume sur le lit pour rien. » Son ton était sec - pour faire changement - et je détestais lorsqu'il me parlait ainsi. Il m'a toujours pris pour un con en fait... Je relevais la tête vers lui et croisais son regard. Plus jeune, il m'intimidait, mais j'avais dix-huit, aucune raison de me laisser intimider par lui. « Et bien, si t'étais un peu plus présent dans cette maison, tu saurais que ce soir j'ai un match de hockey et que je ne peux pas venir à ta petite fête. » Mon père possède plusieurs entreprises et immeubles assez réputé à New York. Disons qu'il a fait son territoire sur la grosse pomme. Enfin bref, il imagine cette vie pour moi aussi, mais pas moi. Le monde des affaires, pas mon truc... Ce que je veux faire, c'est jouer au hockey et réussir à intégrer une des équipes nationales. De toute façon, qu'est-ce qu'il en sait, il n'est jamais là pour écouter ce que j'ai à dire. Ou quand je lui en parle, il me répond comme si j'étais un gosse et que tout cela n'était qu'une phase. « Petite fête ? Sache que cette soirée est très importante pour ton futur. Alors, enfile ton costume, je t'attend en bas. » La forme s'était refermé avant que je puisse répondre, je levai mes yeux au ciel avant de reprendre ce que je faisais avant cette intéruption.

Lorsque je fus terminé, je mis mon sac sur mon épaule et descendit au rez-de-chaussé prêt à partir. Mon oncle, qui était de visite chez ma grand-mère ce weekend m'avait proposé de m'emmener au match. Ce n'était certainement pas mon père qui allait le faire. Arrivée dans l'entrée, mon père était là. « Va mettre ton putain de costume, Calvin! » Je fis mine d'être choqué par son langage. « Ouuuh! Mais c'est que monsieur Parfait sait jurer. Tu es plus cool que je pensais. » « Tu crois que tout ça n'est qu'une blague ? Ton avenir est en jeu Calvin et tu es prêt à tout laisser tomber pour un simple match de hockey » « Mon avenir ? T'en sais quoi de mon avenir, hein ? Je suis désolé de te l'annoncer, pour la millième fois, mais ton univers n'est pas le mien. Ça s'est ton rêve, pas le mien! Alors, si tu permets, je vais aller à mon match et jouer le match de ma vie! » J'étais son seul enfant et lui voulait que son nom reste inscrit sur ces affiches un peu partout dans la ville. Il voulait montrer au monde comment sa famille était dédié à la ville - ou à lui. Ça ne marchait pas avec moi... Je franchis la porte de la maison en le bousculant de l'épaule en même temps. Bah quoi ? Il était dans mon chemin. « Vas-y! Vas tout foutre en l'air comme tu as le don de faire. Ne vient pas pleurer pour mon soutiens quand tu te retrouveras avec rien. »


2006 Une lettre qui m'était adressé venait d'arriver par la poste. On pouvait y voir le logo de l'équipe des Devils de New Jersey. Un large sourire s'était dessiné sur mes lèvres alors que j'ouvris l'enleveloppe et vu mon excitation, cela me prit un peu plus de temps. Je lis rapidement le contenu et une fois terminée, je restais immobile, encore sous le choc, pendant quelques secondes avant de m'exclamer. « YES ! YEEEES ! » L'équipe était intéressé! Tout ce qu'il me restait à faire était de prouver que j'en valais la peine dans le prochain match. Sautillant comme un con dans le salon, ma mère était venue me demander ce qui se passait. Heureuse pour moi, elle me prit dans ses bras. Contrairement à mon père, elle me supportait. Enfin... seulement quand mon père n'était pas présent. Disons qu'elle était très soumise à lui. Ce qui m'agaçait un peu.

La veille du match, j'étais dans ma cour et je pratiquais quelques tirs. Je devais être mentalement prêt et présent dans ce match. Mon avenir en dépendait. « Ta mère m'a annoncé la nouvelle. » Ma tête se tourna vers mon père qui était assis se tenait à quelques mètres derrière moi. Je ne pris pas la peine de lui répondre, je ne fis que continuer mes tirs. « Tu permets? » ajouta-t-il en me prenant le bâton des mains. Il ne me laissa pas trop le choix de lui dire oui. Il sentait l'alcool, ce qui ne me rassurait pas. Il buvait de temps en temps et disons qu'il n'était pas très agréable dans ces conditions. À son tour, il fit quelques tirs, ce qui me surpris un peu. C'était la première fois que je le voyais jouer. « Laisse-moi te raconter une histoire Calvin. Il était une fois, un homme qui avait tout pour lui. L'argent, la beauté, la famille et le pouvoir. Un jour, sa femme et lui eurent un enfant. Un beau garçon qui allait un jour prendre la place de son père. Par contre, le garçon ne voulait pas. Il voulait devenir acteur. Son père l'a laisser faire et tu sais ce qu'il est devenu ? » Déjà, son histoire était emmerdante. La comparaison entre la carrière de sport et du divertissement était totalement différente. J'avais seulement haussé les épaules attendant la réponse pour qu'il me fiche la paix. « Tu sais le pauvre qui se tient toujours à l'intersection de la septième et de la première ? Je te présente monsieur Showbiz. » « Entre être pauvre ou devenir l'homme que tu es, je suis prêt à prendre le risque. » Nos regards était l'un dans l'autre et un silence s'installa entre nous. Jusqu'à ce que mon père décide de prendre le bâton et de se servir de moi comme rondelle. Il me donna un énorme coup sur les hanches et ensuite, quelques coups dans le dos. Une fois que j'étais à genou au sol, il lanca le bâton à l'autre bout du terrain avant d'ajouter : « Prochaine fois, je ne te manquerai pas. »

Le lendemain, j'étais encore sous le choc de ce qui s'était passé. Je ne savais pas trop comment réagir et d'un autre côté, j'avais honte. Lors du match, je n'étais pas concentré à cent pourcent. Je râtais mes tirs, ma défense était de la merde... Et puis, à un moment dans le match, un des joueurs de l'autre équipe m'accrocha avec son bâton. À ce moment, j'eus un flashback de la veille. La flamme à l'intérieur s'alluma. Je me tourna d'un coup sur mes patins et avant que l'autre joueur puisse s'éclipser, je lâchai mes gants et le pris par le jersey pour lui ramener une droite en plein sur le nez. Il fut débalancé et tomba sur le sol. Cela ne m'arrêtais pas. Je me mis sur lui pour lui mettre encore quelques coups dans le visage. Je n'y allais pas de main morte. Je voyais mon père et je frappais de toute mes forces. Les arbitres tentèrent de m'arrêter, mais cela prit un bon moment avant qu'ils réussissent. L'autre joueur était inconscient sur le sol, tandis que je me faisais tirer hors de la patinoire.

 

2015 Je n'ai pas reparlé à mon père depuis ce jour. N'étant plus le bienvenu dans sa maison, j'emménagea avec mon oncle à Dallas. Ce dernier avait un garage et il m'a engagé en tant que mécanicien. Cela fait maintenant neuf ans que je suis installé au Texas et je m'y plais bien. Devenir joueur d'hockey n'est plus une possibilité pour moi. Avec la réputation que j'ai auprès des équipes, faudrait que j'aille en chine pour me faire recruter. L'histoire à fait la une des journaux. C'est ce qui arrive quand ton père est l'un des hommes les plus riches de l'amérique. Une mauvaise nouvelle relié à lui et s'est tout ce que les gens parlent sur les réseaux sociaux.

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